La jeunesse de papa
D'avant ma vie de bourlingue, si je devais en retenir la dernière photo, ce serait celle-ci :
époque bénie où la vie, l'argent, les filles, l'aventure, tout, absolument tout était devant moi... Et ma vraie vie, après cinq ans de contrôle de la circulation aérienne militaire déguisé en sergent,
commença par ceci :
PLONGEE PROFESSIONNELLE
A l'origine de mon métier : mon père et sa passion de la mer :
concours et démonstrations de plongeons de toutes sortes ), ici au championnat d'Afrique de l'Ouest Française (AOF) en 1944.
plongée bouteille des débuts de ce sport,
mon papa est accroupi
chasse sous-marine,
(ici un mérou - il y en avait encore dans les années 50 dans 5 à 10 mètres d'eau. C'est après qu'ils ont disparus ou se sont réfugiés dans les profondeurs, parce que trop chassés pour les restos et par la pollution), mais mon papa a aussi été dans les tous premiers à posséder une carte de membre de la toute jeune Fédération FFESSM.
.
Et mon papa en 2005 au resto de l'aérodrome d'Auch.
-bonjour, papa...tu ne changeras jamais.
Pour suivre ses pas, je suis donc devenu d'abord un redoutable chasseur...
et plus tard, un plongeur professionnel.
Là, j'enlève les concressions avec un pistolet à aiguilles pneumatique pour vérifier l'état des soudures d'une plate-forme d'exploitation de pétrole.
Ci-dessous je suis à côté d'une tourelle de plongée, sorte d'ascenseur qui nous permettait d'atteindre des profondeurs de travail respectables ( personnellement -215 m max, mais la plupart des chantiers se situaient entre -60 et -130 m)
et ci-dessous
pêche au mérou pendant les journées de "stand-by" pour
améliorer l'ordinaire... ou pour éviter de manger de la viande pas très bien conservée... (de mes voyages j'ai rapporté avec moi le palu, l'hydatidose et bien sûr des amibes qui ne me quitteront jamais )
En Afrique, tout est gigantesque...
Celle photo a été prise en Tunisie, au large de la ville de Sfax :
On m'équipe pour plonger à -70 m. Dans dix minutes le gars qui est chargé de surveiller mon alimentation par narguilé va se planter dans une manip et me couper l'air... je suis encore ici parce que personne ne voulait de moi là-haut.
J'ai tenu le coup pendant 13 ans, puis je suis rentré en France. Plus exactement à Paris.
et là, j'ai commencé à tourner en rond comme un jaguar dans sa cage.
A force de chercher j'ai trouvé un sport à pratiquer en pleine nature :
Et pour mieux être en contact de la nature par opposition à la circulation des rames du métro, j'ai choisi la branche "tir chasse". Parce qu'on était en forêt, avec des arcs construits pour la vraie chasse, mais des flèches qui se fichaient dans des cibles de paille au travers d'une photo d'animal grandeur nature... La tension de la chasse sans le sang et la mort d'un animal. Mon premier arc, un compound ou arc à poulies (de démultiplication de la puissance). Des arcs pour l'éléphant...
Mon deuxième, dans ma quête du tir instinctif, un recurve ou arc à double courbure. Encore une bête qu'il m'aura fallu maitriser (suffisamment puissant pour le "grizzli).
et enfin mon dernier, le long bow ou grand arc, une réplique de l'arc de la Guerre de Cent Ans, celle où les archers gallois, écossais et autres anglais nous ont infligé de belles pâtées... ! Un bout de bois, une corde, et des flèches en bois que l'on fabrique cette fois soi-même. voir ci-dessous
Fabrication personnelle. Pour le plaisir d'avoir "son" arc et "ses" flèches.
mes copains chassaient à l'arc. Moi pas. Je n'aimais pas :
Et puis, un jour, il a fallu que je m'en aille de Paris, de France, d'Europe. Alors j'ai débarqué avec mon longbow en...
GUYANE :
Pour manger. Il m'a fallu la pratiquer : La chasse, la vraie. Celle qui vous permet de vivre le lendemain.
Sans commentaire. Respect pour eux.
Mon premier "carbet" :
et mon dernier :
trois mois de travail acharné pour en arriver à ça: un coin où il fait si bon se jeter dans son hamac après une journée de marche sous les grands arbres.
J'ai eu la joie (et beaucoup de "bobos") à être de ces expéditions en forêt profonde :
Et au retour, je me jetais dans mon carbet-cuisine(équipée) pour me préparer de bons petits plats de viande boucanée ou conservée au sel.
mon gril à piranhas...confectionné à partir de bois durs pour qu'ils ne prennent pas feu.
avec un agami dans le village amérindien de Yaou (fleuve ININI)
et cela me fait une excellente transition vers le roman que j'ai osé écrire:
Voilà. Je referme la boite à souvenirs (momentanément...)
Pour le présent, voici ce qui me permet de survivre en ville :